La Conférence Rio + 20 a été une succession de désillusion pour les acteurs qui espéraient de véritables engagements de la part des représentants des Etats présents à la négociation.
Les Océans devait être un des domaines où l’on pouvait espérer des avancées. 30 ans après le conférence de Montego Bay, de nombreux gouvernements et acteurs de la société civile alertaient sur l’état critique des Océans (acidification, pollution…) et la nécessité de prendre des mesures pour la protection de la haute mer, notamment.
Aujourd’hui, la haute mer est res nulli, elle n’appartient à personne, et donc personne ne se responsabilise pour sa dégradation. Mais elle subit les impacts des activités à terre et sur mer, du réchauffement climatique, et des pollutions massives liées à nos modes de consommation. Le premier phénomène provoque l’acidification des océans, qui met en péril la vie de micro-organismes et des coraux, et par rebond la capacité des océans à continuer à capter un tiers des gaz à effet de serre. Le deuxième phénomène diffuse sur toute la « Planète Océan » des millions de tonnes d’objets et sacs en plastique, qui étouffent les poissons et mammifères marins. Les transports maritimes contribuent au réchauffement climatique a hauteur d’environ 4% et contaminent aussi la biodiversité.
Pour nos gouvernements, ces enjeux ne sont pas assez importants pour justifier un statut spécial de la haute mer, ou une protection. Ce sont les Etats-Unis, le Canada et le Vénézuela qui ont le triste privilège d’avoir saboté un accord sur les Océans que beaucoup de pays attendaient. L’adoption d’un tel accord est repoussé à 2015 au plus tôt.
Quant au transport maritime, celui-ci peut être vu comme appartenant à l’enjeu d’ensemble de modes de transport durable. Un enjeu moins complexe que celui des transports terrestres, puisque les sols infrastructures nécessaires sont les ports d’accueil, des accords devraient être possibles une fois que la prise de conscience du problème, des innovations et des solutions avancera. C’est le cas lors des négociations Marpol, une réponse partielle au problème. Mais on est loin d’une prise de conscience de l’ampleur de l’enjeu et des solutions.